Publié le 16 Octobre 2024

L’impact croissant des vagues de chaleur sur les bâtiments publics a conduit à une prise de conscience de la nécessité d’adapter les infrastructures existantes. Malgré cela, le diagnostic thermique des bâtiments reste souvent superficiel, les réglementations en place n’étant pas suffisamment strictes pour obliger les collectivités à agir. Pour remédier à cette situation, le Cerema (Centre d’Études et d’Expertise sur les Risques, l’Environnement, la Mobilité et l’Aménagement) a lancé, en 2024, un appel à partenariat intitulé « Diagnostic canicule de bâtiments publics », s’adressant principalement aux collectivités des régions Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) et Occitanie.

Ce programme vise à évaluer spécifiquement la vulnérabilité des bâtiments publics, en particulier des écoles, face aux températures élevées. Les diagnostics sont d’ores et déjà en cours dans des villes telles qu’Avignon, Cannes, Velaux, Nîmes, et dans le Vaucluse, démontrant une volonté collective d’améliorer la résilience des infrastructures publiques.

Des méthodes d’évaluation variées pour une approche ciblée

Le Cerema a développé trois méthodes d’évaluation pour s’assurer que chaque diagnostic soit adapté au type de bâtiment et à l’échelle d’analyse souhaitée. Ces approches vont de l’analyse exhaustive de l’ensemble du parc immobilier à des études ciblées sur des bâtiments spécifiques, en passant par des échantillonnages représentatifs. Les bâtiments sélectionnés pour cette évaluation se distinguent par leur importance technique ou socio-économique, garantissant ainsi une focalisation sur les priorités en matière d’amélioration. Chaque diagnostic débute par une visite sur site en présence des occupants, précédée d’une collecte de données pertinentes. Lors de cette visite, divers facteurs sont examinés : protections solaires, potentiel de ventilation, niveau d’isolation, et le ressenti des usagers. Ces observations sont ensuite traduites en indicateurs, permettant d’identifier les problèmes majeurs et d’élaborer des solutions économiques pour améliorer le confort thermique estival.

Des recommandations pratiques pour une gestion proactive

Outre ces diagnostics, le Cerema propose également des recommandations concrètes pour optimiser l’utilisation des espaces pendant les périodes de canicule. Une **feuille de route** est établie pour guider les gestionnaires de bâtiments, leur permettant d’adapter rapidement l’organisation et l’usage des espaces publics. Cela peut inclure des mesures telles que l’ajustement des horaires d’ouverture, la restriction d’accès à certaines zones durant les heures les plus chaudes, ou l’utilisation temporaire d’équipements de climatisation supplémentaires.

Cette feuille de route permet également de flexibiliser les règles habituellement en vigueur, favorisant ainsi une réactivité accrue face aux conditions extrêmes. Par exemple, il pourrait être permis d’ouvrir les bâtiments plus tôt le matin ou de réorganiser les activités vers des espaces moins exposés à la chaleur.

Cette initiative pilote dans les régions PACA et Occitanie offre un modèle d’analyse et d’adaptation que d’autres collectivités peuvent facilement reproduire. Les premiers enseignements tirés de cette démarche révèlent des lacunes en matière d’isolation, notamment des toitures, et mettent en lumière la rareté des relevés de température réalisés par les équipes techniques.

La distinction entre le fonctionnement normal des bâtiments et celui en période de canicule se révèle cruciale pour mieux comprendre et gérer les impacts thermiques. À travers cette série de diagnostics, le Cerema se positionne comme un acteur clé dans la mise en place de solutions durables pour le confort estival, renforçant ainsi la capacité des territoires à faire face aux défis du changement climatique. L’objectif est clair : garantir la sécurité et le bien-être des usagers tout en préservant la fonctionnalité des espaces publics.