Publié le 24 Janvier 2024
Le Diagnostic de Performance énergétique (DPE) est devenu une préoccupation majeure pour les acteurs de l’immobilier locatif en France. Depuis sa mise en place en 2006, ce diagnostic vise à évaluer la consommation énergétique d’un bien immobilier et à informer les futurs occupants sur sa performance énergétique.
Cependant, au fil des années, le DPE est devenu un sujet de préoccupation et même parfois une épine dans le pied pour les propriétaires et les professionnels de l’immobilier locatif. La raison principale de cette préoccupation est la récente refonte du DPE entrée en vigueur en juillet 2021. Cette nouvelle version a introduit un changement majeur en utilisant une méthodologie de calcul plus exigeante et plus stricte, conduisant souvent à une dégradation de la classe énergétique des logements. Par ailleurs, les interdictions progressives de location des biens les plus énergivores ont un effet direct sur l’offre locative : une majorité de ces biens interdits quittent l’offre locative au profit de la vente immobilière. C’est ainsi près de 11 millions de logements qui vont être impactés par cette interdiction de location au cours des dix prochaines années.
Cette évolution a eu un impact direct sur le marché de la location. Les logements jugés énergivores se retrouvent avec des étiquettes énergétiques moins flatteuses, ce qui peut dissuader les locataires potentiels et influer sur la valeur locative des biens. Pour les propriétaires, cette évolution représente un défi majeur. Certains se trouvent face à des biens jugés « passoires thermiques », nécessitant des travaux conséquents pour améliorer leur performance énergétique. Ces travaux peuvent représenter un investissement financier non négligeable et parfois difficile à absorber.
Les professionnels de l’immobilier locatif sont également confrontés à des défis supplémentaires. Ils doivent désormais conseiller les propriétaires sur les actions à entreprendre pour améliorer la performance énergétique de leur bien et les accompagner dans la mise en conformité avec les nouvelles exigences du DPE.
Cette évolution du DPE suscite également des débats sur son efficacité réelle en tant qu’outil de mesure de la performance énergétique. Certains acteurs plaident pour une réforme en profondeur du système, plus en phase avec les enjeux énergétiques actuels.